Maintenant qu’il était sorti de prison, le jeune brun devait trouver un endroit où loger. Ce qui allait être difficile étant donné qu’il n’avait guère d’argent ni de contact. Et pour cause, Silas ne parlait plus à ses parents depuis son arrestation et ses amis avaient tous disparu. A croire qu’ils n’avaient pas envie de garder le contact avec un criminel. Chose qui le faisait rire étant donné qu’il n’avait guère été tout seul à vouloir cambrioler. Néanmoins, il avait toujours gardé sous silence le nom de ses partenaires, il n’était pas une balance après tout. Se passant une main dans les cheveux, il écoutait les dernières consignes de son agent de probation. Celui-ci lui avait envoyé un message pour lui dire de venir le voir. Et ce fut avec surprise qu’il lui apprit qu’il lui avait trouvé un appartement correct et qu’il devait rencontrer l’agence dans l’après midi. Silas n’avait pas le choix que d’accepter, à moins de vouloir dormir dans la rue, chose qui ne lui plaisait guère. Il en viendrait presque à regretter sa petite chambre de prison. Certes, son voisin de cellule ronflait bruyamment mais le lit était confortable.
Silas secoua la tête alors que son agent lui souhaitait bonne chance. Les mains dans les poches, il se rendit donc à l’endroit de rendez-vous. Rien qu’en voyant l’immeuble en question, il ne put s’empêcher de grimacer. Il avait l’impression d’être en plein cauchemar. Son agent lui avait tendu un piège ou quoi ? Et dire qu’il lui avait fait promettre d’accepter, cette blague. Il devait savoir que Silas, jamais, n’accepterait alors il l’avait presque menacé de le faire retourner en taule. Cet arnaqueur. C’était dans ces moments que Silas regrettait vraiment d’être riche, il devait absolument prendre contact avec son paternel et le supplier de bien vouloir le reprendre comme fils. Le temps du moins de profiter de l’argent et de pouvoir prendre la fuite. Il changerait ainsi d’identité et partirait sur une île au soleil. Rien de mieux pour commencer une nouvelle vie. Il s’imaginait déjà, sur les bords du plage, les doigts de pied en éventail en savourant un bon cocktail avec l’argent du père. Le rêve.

Silas ne cessait de regarder l’immeuble en question. Il allait vraiment devoir vivre ici ? Rien que d’y penser, il en avait le tournis. C’était encore pire que la prison et il ne put s’empêcher de se demander si l’intérieur des appartements était aussi catastrophique que la façade ? Qui sait, peut-être que des travaux avaient été réalisé et qu’il allait être surpris. Il croisait fortement les doigts pour que ce soit le cas. Sinon, il risquerait fortement d’étrangler son agent. Et de regretter encore plus de ne pas avoir d’argents. Si son père le voyait vivre ici, peut-être qu’il aurait pitié ? Quoi que connaissant le paternel, il lui dirait que c’était bien fait pour lui. Qu’il méritait ça et qu’il ne devait pas se plaindre. Silas était loin d’être le fils idéal, il en avait bien conscience mais il savait jouer la comédie. Quitte à presque ramper au sol pour obtenir ce qu’il voulait. Et actuellement, c’était les billets de différentes couleurs que son père avait. Il avait envie de jouer au fils parfait afin de lui planter un vrai couteau dans le dos. Voir la souffrance dans ses yeux lorsqu’il comprendra que son fils unique le hait à un point qu’il n’ose même pas l’imaginer.
Une voix le fit sortir de sa contemplation. Une jeune fille était à ses côtés et clairement c’était sans doute elle la personne qu’il devait rencontrer. Après tout, elle ressortait un peu du lot dans ce décor un peu délabré. Mais qui sait, peut-être que les habitants de l’immeuble savaient tout de même bien s’habiller. Néanmoins, il eut la confirmation de sa supposition et hocha la tête. « Oui, c’est bien moi. Enchanté. » C’était étrange la politesse. Dans la prison, celle-ci avait tendance à laisser désirer et il était parfait difficile de paraître courtois dans le monde extérieur.  Silas serra sa main et il finit par secouer les épaules à ses paroles. « Ne vous inquiétez pas, j’ai connu bien pire.. » Au moins, si l’appartement était grand, ce serait bien. Il allait devoir faire un effort pour trouver des points positifs à habiter ici, il le devait à son agent. « Et si on allait le visiter ? C’est peut-être plus " mignon " à l’intérieur. » dit-il en utilisant ses propres termes.

Es ce qu’il risquait d’avoir des ennuis s’il décidait de supprimer son agent ? Après tout, il l’aurait bien mérité avec ce genre de plan à la noix. Silas ne put s’empêcher de se demander s’il avait vraiment lu correctement l’annonce ou bien s’il avait pioché au hasard celle-ci. Silas allait sans doute finir dépressif dans ce genre d’endroit et on allait retrouver son corps parmi des bouteilles d’alcool. Le brun se mit à maudire son père également, il avait vraiment besoin d’argent. Il émit un léger pouffement avant de secouer les épaules. « Malheureusement, je ne pense pas avoir mieux avec le budget que j’ai. » Que ça le tuait de dire ça. Il haïssait cette sensation d’être pauvre. Si ça continuait, il allait devoir faire la manche pour pouvoir s’en sortir et ce comportement risquait fort de le rendre malade. Il détestait devoir dépendre de quelqu’un. Ce n’était guère pour rien qu’il y a sept ans, il avait cherché tous les moyens de s’en sortir sans l’argent paternel. Il aurait très bien pu incarner le fils parfait et nager dans l’argent mais non.
Es ce qu’il le regrettait ? Peut-être. « Ne brisez pas mon espoir. » dit-il en ricanant légèrement. C’était le moment de croiser fortement les doigts et d’espérer un quelconque miracle. Silas suivit alors la jeune femme jusqu’à l’entrée de l’immeuble avant d’apprendre qu’il n’y avait pas d’ascenseur. « Je pourrais ainsi faire du sport tous les jours. » Toujours positivé même si en voyant l’état des murs, il aurait pu faire un léger malaise. Grimpant les marches, les mains dans les poches, ils arrivèrent devant une porte qui sembla être la bonne. Il appréhendait de voir l’intérieur, espérant ne pas devoir tout faire. Le bricolage n’était guère l’un de ses passe-temps favoris. Il hocha la tête avant de passer en premier et se retrouva alors dans ce qui devait être le coin salon/cuisine. « Je n’arrive même pas à trouver les mots.. » C’était passable. Très petit mais passable quoi.